Nouvelles mobilités
68% des Français seraient prêts à passer à l’électrique
Une nouvelle étude d’Alix Partners révèle l’explosion des intentions d’achat de véhicules électriques, ainsi que le haut niveau de satisfaction de ceux qui ont déjà opté pour ce type de motorisation.
Ce sondage a été réalisé en août dernier auprès de 8.124 personnes dans 7 pays (Chine, Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, États-Unis) représentant 85% des ventes mondiales de véhicules électriques. Ces résultats ne laissent pas de place au doute : une part croissante des citoyens est convaincue que nous sommes entrés dans l’ère de l’électromobilité et s’interroge sur le meilleur moment de bascule en ce qui les concerne.
La part de ceux qui déclarent être « très susceptibles » de passer à l’électrique lors de leur prochain changement de véhicule a plus que doublé par rapport à 2019. Aujourd'hui, cette part atteint 25 % dans le monde, contre 11 % il y a deux ans.
- Les Chinois sont les plus favorables aux véhicules électriques et sont passés de 34% d’intention d’achat en 2019 à 50% aujourd'hui
- Aux États-Unis, pays de culture « pétrole », l'intérêt a quasiment quadruplé, passant de 5 % à 19 % (de 9% à 34% pour la Californie).
L’étude confirme aussi une intuition : 97% des utilisateurs de voitures électriques n’envisagent pas de revenir à un moteur thermique, ce qui accélère la dynamique :
- La location ou l’achat d’un véhicule électrique est une décision le plus souvent mûrement réfléchie et ses quelques contraintes à l’usage sont correctement évaluées avant de passer à l’acte.
- A l’usage, les véhicules électriques ne déçoivent pas, et ceux qui franchissent le pas ne trouvent pas de raison de revenir en arrière.
- Ces « early-adopters » sont autant de prescripteurs crédibles pour faire venir de futurs clients. 23% (36% aux États-Unis) de ceux dont l'intérêt pour les véhicules électriques a augmenté dernièrement déclarent avoir été principalement influencés par leurs amis et leur famille.
Si l’étude démontre que le marché automobile s’approche d’un point d’inflexion, elle évalue aussi les obstacles qui pourraient retarder les changements de comportement.
Une forte sensibilité au prix
31% des répondants français citent le coût marginal de l’électrique par rapport au thermique comme un frein à l’achat. Si le bonus écologique et les dépenses d’usage de l’électrique adoucissent cet écart, la différence de prix est toujours perçue comme conséquente. A égalité de prix entre thermique et électrique, 68% des Français interrogés seraient prêts à passer à l’électrique.
Cette situation se retrouve ailleurs dans le monde : 70% des consommateurs américains seraient prêts à acheter un véhicule électrique s’il était au même prix qu’un véhicule thermique. Ils ne sont plus que 10% à être prêts à assumer un surcoût de 25%.
Des inquiétudes entre autonomie et recharge
L’étude met aussi en relief des attentes à caractère technique : 52% des français pointent du doigt le manque d’autonomie des véhicules électriques, 38% la faible densité de bornes publiques et 34% le temps de charge encore jugé trop lent. Ces trois chiffres désignent une seule et même préoccupation : disposer d’un rayon d’action et/ou d’une facilité de recharge équivalents à ceux d’un véhicule thermique.
Une nouvelle expérience client
Écologie et économie ne sont pas les seules motivations des candidats acheteurs. En passant à l’électrique, ils souhaitent aussi vivre une nouvelle expérience. Ainsi, 42% d’entre eux souhaitent pouvoir configurer, acheter et gérer en ligne leur véhicule, contre 15% de ceux qui restent attachés aux motorisations thermiques.
L’enseignement principal de l’étude d’Alix Partners est limpide : dans les pays les plus industrialisés, le marché de la voiture électrique est en train de croître plus vite que ce que les pouvoirs publics avaient prévu. Quand la demande est là, il appartient aux acteurs de l’offre et des infrastructures liées de se mobiliser pour y répondre.