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Prévenir et maîtriser le risque routier en entreprise : le rôle central du gestionnaire de flotte

Publié le 12/06/2024
risque prevention routier
Le risque routier engage la responsabilité des entreprises vis-à-vis de leurs collaborateurs lorsqu’ils effectuent un trajet professionnel, qu’il s’agisse de se rendre au travail, d’en revenir, ou bien de se déplacer dans le cadre d’une mission. Or, les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail en France et ont de lourdes conséquences psychologiques et financières. Eviter les accidents de la route exige donc une gestion proactive et efficace qui passe par la prévention, la sensibilisation des populations concernées et la mise en œuvre de bonnes pratiques au sein de l’entreprise.

Un défi majeur pour la sécurité au travail

 

chiffres

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, 38% des accidents corporels sur la route sont liés à des déplacements professionnels, 79% des accidents se produisant sur les trajets domicile-travail.

En outre, le ministère du Travail indique que les accidents de la route survenant dans le cadre professionnel entraînent annuellement 4,8 millions de jours d'arrêt de travail, ce qui correspond à 18 000 employés absents durant une année entière. En moyenne, une personne victime d’un accident de la route professionnel est en arrêt pour 96 jours, comparativement à 87 jours pour les victimes d'accidents de travail non routiers.

Des enjeux cruciaux pour l'entreprise

accident de la route

Tout accident de la route survenant dans un cadre professionnel engendre des répercussions à 3 niveaux : 

Au plan humain : l'accident touche non seulement l'individu, mais également son environnement familial et professionnel. C’est un événement déstabilisant physiquement et psychologiquement, d’où la grande difficulté à gérer l’après-accident pour le salarié, sa famille, l’entreprise et l’équipe.

Enjeux économiques et financiers : on parle ici des coûts liés à l'interruption de l'activité du salarié et à ceux engendrés par l’immobilisation du véhicule. Il est aussi question de coûts indirects liés aux dommages immatériels liés aux impacts humains cités plus haut, qui entrainent des performances individuelles et collectives à la baisse. Et en dehors de l’arrêt de travail, l’accident entraîne dans de nombreux cas la suspension ou la suppression de permis, impactant de fait la productivité de la victime.

Répercussions juridiques : suite à un accident de la route, la responsabilité de l’entreprise peut être engagée si la justice constate que les mesures de sécurité adéquates n’ont pas été appliquées. Cela peut conduire à des sanctions allant de l’amende à l’emprisonnement du dirigeant.

Les stratégies de prévention

prévention

Le comportement des conducteurs est à l'origine de plus de 70% des accidents dont ils sont eux-mêmes victimes. Face à cela, la sensibilisation continue et la formation sont essentielles et les entreprises ont un vrai rôle à jouer auprès de leurs salariés, comme le met en évidence Stéphane Névière, Responsable Départements Véhicules chez Sodexo, pour qui « la conduite d'un véhicule de flotte est un acte professionnel. »

Assurer la maintenance régulière des véhicules de l’entreprise est également indispensable pour prévenir les défaillances techniques susceptibles de causer des accidents. Le contrôle de l’état des véhicules, la vérification des pneumatiques et la réalisation des opérations d’entretien doivent faire l’objet d’un suivi rigoureux.

La sensibilisation et la responsabilisation des conducteurs sont également nécessaires. Pour ce faire, les entreprises disposent de plusieurs leviers. Par exemple :

  • Profiter de la semaine de la sécurité routière (en mai chaque année) pour aborder le sujet à travers des conférences, des webinars, des tests d’autoévaluation,…
  • Organiser des formations à l’éco-conduite en situation réelle ou sur simulateur
  • Mettre en œuvre un plan de prévention et/ou un plan de mobilité.

Recommandations et bonnes pratiques

bonnes pratiques

Il est fortement conseillé au gestionnaire d’établir un plan d'action pour la prévention des risques routiers. Au préalable, il sera nécessaire d’analyser et hiérarchiser les risques auxquels sont soumis les conducteurs de l’entreprise et d’analyser l’accidentologie de l’entreprise. Le plan d’action lui-même pourra s’appuyer sur quatre leviers : optimisation de la gestion des déplacements, suivi de la flotte véhicule par véhicule (entretien, réparations, renouvellement), communication auprès des conducteurs et formation à l’éco-conduite et à la prévention du risque routier.

En complément, intégrer à la flotte des véhicules équipés de technologies avancées et de systèmes d'assistance à la conduite (ADAS) est incontournable. Et pour aller plus loin, faire le choix de véhicules électrifiés contribuera naturellement à promouvoir une conduite plus sûre et plus respectueuse de l'environnement, ces modèles bénéficiant de nombreuses fonctionnalités apportant un niveau de sécurité élevé.

Les chiffres montrent l'impact significatif des accidents de la route sur la vie des collaborateurs et les performances de l'entreprise. Pour les entreprises, la prévention doit être intégrée à la politique de mobilité des collaborateurs, qu’il faut sensibiliser, former et responsabiliser.

Réduire le risque routier c’est être au plus près des conducteurs, « les informer, les accompagner, répéter et répéter encore », comme le souligne à juste titre David Raffin, Directeur général d’ACTUA formation.

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