Alsace, Lorraine et Franche-Comté : comment les actifs de l’Est de la France se rendent-ils au travail ?

Pour la 8ème année consécutive, Alphabet France s’est penché sur les trajets domicile-travail des actifs français. Après avoir dévoilé les résultats de la dernière édition de son baromètre Alphabet France x IFOP à l’échelle nationale, le spécialiste des solutions de mobilité à destination des entreprises et de leurs collaborateurs s’est intéressé plus spécifiquement à la région Est * :  Alsace (67 · 68), Lorraine (54 · 55 · 57 · 88), Franche-Comté (25 · 39 · 70 · 90).

* Découpage régional selon UDA 9 Insee.

  • Comment les actifs de la région Est se rendent-ils au travail ?
  • Quelle place occupe la voiture dans leur mobilité ?
  • Sont-ils prêts à passer à la voiture électrique pour se rendre au travail ?
  • Quel est l’impact des trajets domicile-travail sur leur bien-être ?
  • Quel rôle jouent les entreprises de la région dans la mobilité de leurs salariés ?
  • Quelle sera la mobilité dans le futur d’après les actifs d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté ?

Alsace, Lorraine et Franche-Comté : les chiffres-clés du baromètre 2024
  • 83% des actifs de la région Est utilisent une voiture dans le cadre de leurs trajets domicile-travail (moyenne nationale : 74%). 22% utilisent les transports en commun (moyenne nationale : 23%). 
  • Parmi ceux qui utilisent une voiture pour se rendre au travail, 82% conduisent un véhicule essence ou diesel (moyenne nationale : 88%) et 18% un véhicule électrique ou hybride (moyenne nationale : 11%). 
  • 44% des personnes interrogées dans la région prévoient, lors d'un potentiel changement de véhicule, de se diriger vers une motorisation électrique ou hybride (moyenne nationale : 47%).
  • Multimodalité : dans la région, 38% des actifs interrogés utilisent deux moyens de déplacement différents ou plus pour se rendre au travail (moyenne nationale : 31%). 
  • En Alsace, Lorraine et Franche-Comté, la distance moyenne des trajets domicile-travail est de 22 kilomètres (moyenne nationale : 18 kilomètres) et le temps de trajet moyen domicile-travail est de 29 minutes (moyenne nationale : 25 minutes). 
  • 32% des sondés de la région Est (moyenne nationale : 30%) estiment que la mobilité liée à leur trajet domicile-travail impacte négativement leur QVCT (qualité de vie et des conditions de travail). 70% affirment que le niveau de pénibilité du trajet domicile-travail pèse dans le choix de postuler ou de rester dans une entreprise (= moyenne nationale). 69% précisent que l’accès à des solutions de mobilité pour effectuer ce trajet influence leur choix (moyenne nationale : 68%).
  • 57% des actifs de la région affirment avoir la possibilité de bénéficier de solutions de mobilité via leur entreprise (moyenne nationale : 55%). 8% déclarent bénéficier d'un véhicule de fonction ou de service (moyenne nationale : 10%). 
  • 79% des personnes d’Alsace, Lorraine et Franche-Comté sondées souhaitent au moins une évolution concernant leurs trajets domicile-travail dans les années à venir (moyenne nationale : 80%) : elles aimeraient que ces trajets soient plus économiques (37%), plus écologiques (26%)plus rapides (21%).

     

La voiture, essentielle à la mobilité des actifs de la région Est ?

En 2024, la voiture personnelle ou de fonction est utilisée par 83% des actifs d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté pour leurs trajets domicile-travail (moyenne nationale : 74% | Bassin parisien Est : 87% | Île-de-France : 54%).

22% des sondés de la région déclarent utiliser les transports en commun pour effectuer leurs trajets domicile-travail (moyenne nationale : 23%). Ce chiffre n’excède pas 9% dans le Sud-Ouest et atteint 51% en Île-de-France. 

25% des sondés optent pour un mode de déplacement doux, qu’il soit classique (marche à pied, vélo, trottinette) ou électrique (moyenne nationale : 27% | Île-de-France : 43% | Bassin parisien Est : 15%). 

Enfin, les deux et trois-roues motorisés obtiennent 12% des suffrages (moyenne nationale : 7% | Île-de-France : 5%). 

À noter que le total dépasse les 100% : cela s’explique par la multimodalité. En effet, 38% des actifs de la région interrogés précisent utiliser deux moyens de déplacement différents ou plus pour effectuer leurs trajets domicile-travail (moyenne nationale : 31% | Île-de-France : 50% | Bassin parisien Ouest : 17%). 

 

Trajets domicile-travail en voiture électrique, où en est-on ?

Parmi les actifs d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté qui utilisent une voiture pour se rendre au travail, 82% (moyenne nationale : 88% | Ouest : 94%) conduisent un véhicule essence ou diesel, et 18% (moyenne nationale : 11%) utilisent un véhicule électrifié (100% électrique, hybride simple ou hybride rechargeable).

On note par ailleurs que 44% des personnes interrogées dans la région prévoient, lors d'un potentiel changement de véhicule, de se diriger vers une motorisation électrique ou hybride (moyenne nationale : 47% | Île-de-France : 59% | Bassin parisien Est : 32%), mais aussi que les dispositifs tels que le bonus/malus et la prime à la conversion n’ont pas d’impact sur l'intention d'achat d'un véhicule pour 69% des sondés (moyenne nationale : 67% | Sud-Est : 76%).

Ceux qui utilisent une voiture électrique ou hybride mettent en avant les avantages économiques (77% | moyenne nationale : 69%) et écologiques (38% | moyenne nationale : 39%) de cette motorisation. 

Parmi les conducteurs de véhicules thermiques interrogés, 37% se disent prêts à passer à la voiture électrique (moyenne nationale : 35%) et mettent en avant plusieurs arguments : c’est plus économique (55%), plus écologique (45%), plus silencieux (35%) et plus agréable (24%). Les conducteurs concernés sont également 10% à préciser que cela représente l’avenir (moyenne nationale : 29%), et 20% qu’ils n’auront bientôt plus d’autre choix (moyenne nationale : 28%).

En revanche, 63% disent ne pas se sentir prêts à passer à l’électrique (moyenne nationale 65%). Les freins évoqués sont : le coût plus élevé à l’achat (61%) et l’autonomie estimée trop faible pour la distance à parcourir (45%). Concernant ce dernier argument, on constate toutefois que 89% des répondants de la région ont affirmé effectuer des trajets domicile-travail de 50 kilomètres ou moins. 

Sont également mentionnés le temps de recharge trop long (43%), la non-certitude que ce soit réellement écologique (38%), la non-possibilité d’accéder à des bornes de recharge à domicile ou sur le lieu de travail (36%) et le manque de bornes de recharge disponibles sur le domaine public (29%)

Pourtant, le déploiement du réseau de bornes de recharge poursuit sa progression enregistre aujourd’hui 1,8 million de points de charge en France, dont près de 147 000 accessibles au public, ce qui correspond à une évolution de +36% en 1 an (chiffres au 31 août 2024)[1]. Il est également à noter que 66% des répondants de la région ont estimé à moins de 20 kilomètres la distance entre leur domicile et la borne de recharge la plus proche, et seulement 7% une distance supérieure à 20 kilomètres (les 27% restants ont répondu « je ne sais pas »).

 

Les trajets domicile-travail en Alsace, Lorraine et Franche-Comté

Pour effectuer les trajets domicile-travail, 28% des actifs de la région Est circulent principalement en zone urbaine, 39% en zone rurale et 33% en zone péri-urbaine. 

En Alsace, Lorraine et Franche-Comté, la distance moyenne des trajets domicile-travail est de 22 kilomètres (moyenne nationale : 18 kilomètres). Elle est inférieure ou égale à 20 kilomètres pour 59% des actifs sondés.

La durée moyenne par trajet domicile-travail est de 29 minutes (moyenne nationale : 25 minutes | Bassin parisien Ouest : 20 minutes). Elle est de 20 minutes ou moins pour 50% des répondants de la région et dépasse les 30 minutes pour 28% des personnes interrogées. 

Ces tendances diffèrent selon la région. En région parisienne par exemple, 43% des personnes interrogées mettent 30 minutes ou plus. Dans le Sud-Est en revanche, 33% mettent 10 minutes ou moins, et seuls 20% mettent 30 minutes ou plus. 

 

L’impact des trajets domicile-travail sur le bien-être 

32% des actifs sondés dans la région Est estiment que la mobilité liée à leurs déplacements dans le cadre du travail a un impact négatif sur leur QVCT - qualité de vie et des conditions de travail (moyenne nationale : 30% | Île-de-France : 42% | Bassin parisien Est : 17%). 

Parmi les désagréments relevés :

  • la perte de temps : 65% (moyenne nationale : 52%) 
  • la sur-fréquentation : 46% (moyenne nationale : 51%) 
  • le manque de ponctualité / le risque de retard : 41% (moyenne nationale : 45%) 
  • le risque d’accidents / de désagréments lié au comportement des autres usagers : 26% (moyenne nationale : 42%) 
  • la pollution : 21% (moyenne nationale : 25%) 
  • le manque de linéarité / le nombre de changements / la multimodalité : 17% (moyenne nationale : 22%)

70% (= moyenne nationale | Méditerranée : 79% | Bassin parisien Est : 60%) affirment d’ailleurs que les conditions de déplacement pour effectuer le trajet domicile-travail pèsent dans leur choix de postuler ou de rester dans une entreprise. 69% précisent que l’accès à des solutions de mobilité influence leur choix (moyenne nationale : 68% | Bassin parisien Est : 59%).

 

Le rôle des entreprises dans la mobilité de leurs collaborateurs

57% des actifs de la région Est interrogés déclarent bénéficier d’au moins une solution de mobilité via leur entreprise (moyenne nationale : 55% | Île-de-France : 76% | Sud-Est : 43%)

Pour 63% des actifs d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté qui en bénéficient (moyenne nationale : 54%), l’économie financière représente le principal avantage. 

Viennent ensuite :

  • le confort et le bien-être : 42% (moyenne nationale : 32%)
  • la diminution du stress et le gain de sérénité : 21% (moyenne nationale : 23%) 
  • la sensation de contribuer à réduire la pollution : 17% (moyenne nationale : 22%) 
  • le gain de temps lié à la diminution du temps de trajet : 10% (moyenne nationale : 24%) 

8% des actifs de la région (moyenne nationale : 10% | Île-de-France : 14%) ont ainsi accès à un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur employeur. 

 26% des sondés bénéficient du remboursement des titres de transports en commun (moyenne nationale : 25% | Île-de-France : 51% | Bassin parisien Est : 13%). 

24% des actifs d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté bénéficient d’un remboursement des frais kilométriques (moyenne nationale : 15% | Bassin parisien Est : 10%). Il s’agit de la deuxième solution proposée par les entreprises de la région à leurs salariés pour accompagner leur mobilité, suivie par la possibilité de bénéficier d’un forfait mobilités durables : 11% (moyenne nationale : 14% | Île-de-France : 19% | Bassin parisien Ouest : 6%). 

36% des actifs de la région interrogés ont déjà pratiqué ou pratiquent le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail (moyenne nationale : 31% | Sud-Ouest : 23%). Parmi eux, 10% utilisent un système de mise en relation entre salariés effectuant le même trajet (moyenne nationale : 22%).

 

Quel avenir pour les trajets domicile-travail dans la région Est ?

79% des personnes sondées dans la région souhaitent au moins une évolution concernant leurs trajets domicile-travail dans les années à venir (moyenne nationale : 80% | Île-de-France : 90% | Sud-Ouest : 74%). Sans surprise, la volonté d’effectuer des trajets plus économiques arrive en tête avec 37% des suffrages (moyenne nationale : 40% | Bassin parisien Ouest : 50%). L’envie de réaliser des trajets plus écologiques figure en seconde position avec 26% (moyenne nationale : 25% | Île-de-France : 34% | Nord : 16%). Vient ensuite le souhait de trajets plus rapides 21% (moyenne nationale : 31% | Île-de-France : 39%). 


Méthodologie | Étude en ligne réalisée par l’IFOP pour Alphabet France du 17 au 21 juin 2024 auprès de 1002 Français actifs de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’individu, région et taille de l’agglomération).

Découpage régional selon UDA 9 Insee.


[1]Source : https://www.avere-france.org/publication/barometre-146-771-points-de-recharge-ouverts-au-public-fin-aout-2024/